Compte rendu de l’Assemblée Communale de TARNAC du 09 Août 2014 à la Salle des Fêtes
Plus d’une centaine de personnes ont participés à l’assemblée communale estivale et au repas du 9 août. Ce qui suit sont toutes les notes prisent lors de la réunion. Nous vous souhaitons bonne lecture.
Le comité de préparation.
Présentation : Christine et Dimitri.
Christine : nous avons participé au groupe de préparation de l’assemblée. Pour cela, nous nous sommes réunis dans la salle sous le Foyer Communal chaque jeudi durant les quatre semaines précédant cette assemblée. Nous avons révisé les assemblées précédentes, déterminé les sujets dont il fallait encore parler, réfléchi à des nouveaux sujets et organisé les festivités autour de cette assemblée estivale.
La fréquence des Assemblées Communales sera tous les 3 à 4 mois en faisant en sorte d’avoir une assemblée au mois d’Août pour que ceux qui ne sont là que l’été puissent participer. Chaque Assemblée sera annoncée dans le bulletin au moins un mois à l’avance et vous serez invités à participer au comité de préparation. Le lieu et les dates seront précisés.
Dimitri : On a essayé de redéfinir pour nous ce que sont ces assemblées. L’idée, c’est que ce soit un lieu de vie et de rassemblement à Tarnac, un lieu où tous les habitants peuvent venir construire la vie qu’on mène ici. Donc échanger sur tous les sujets qui peuvent toucher les uns ou les autres.
Christine : On voudrait préciser que cette assemblée est l’assemblée de tous les Tarnacois. Le comité est composé des habitants qui souhaitent y participer en se présentant spontanément aux réunions préparatoires. Il n’est chapeauté par aucun organisme. Il est fait pour faciliter les choses autant que possible.
Il y a des participants à cette assemblée qui sont aussi élus, ou membres d’associations ou d’entreprises, mais à priori ils parleront en leur nom propre. Leurs savoirs professionnels, associatifs ou municipaux contribueront à enrichir le débat.
Les élus du Conseil Municipal peuvent être interpellés en tant que tel pour répondre à des questions concernant la Mairie. C’est aussi le cas pour les membres des autres structures associatives ou professionnelles. Sinon les participants parlent en leur nom propre.
Enfin, l’association Vivre A Tarnac (VAT) a été créée pour faciliter l’organisation et le fait de se réunir. Les affiches qui proposent des activités sont des initiatives personnelles soutenues par VAT, où tout le monde peut participer. VAT est aussi un lieu de rencontre en dehors des grandes assemblées communales.
l’AGO de VAT se tiendra demain à 11h. Tous ceux qui le souhaitent sont invités à participer.
Dimitri : Après l’assemblée, vous êtes conviés à un apéritif, après quoi il y a un repas et un bal.
Pour le moment, nous avons sélectionné les points suivants :
– Foyer d’hébergement – maison communale (Benjamin)
– Réforme territoriale (Pierre)
– Chantiers du Goutailloux (Benjamin et Guillaume)
– Appel à projets de la Com-Com : quels projets peuvent nous intéresser ?
Des gens veulent-ils proposer d’autres points ?
Christine : Namik avec son ordinateur prend des notes pour préparer un compte-rendu.
LES DEBATS :
Le foyer d’hébergement
Benjamin Rosoux: On voulait faire un petit point pour revenir sur l’état d’avancement du projet autour du foyer d’hébergement de Tarnac. Au moment où son avenir était remis en question avec la question de l’école, on avait commencé à se demander comment on pouvait développer les activités les plus intéressantes pour pérenniser cette structure, aussi bien au niveau matériel des locaux que de la pérennisation des emplois.
On a des projets de financement avec la Com-Com et le conseil régional. Il se trouve qu’il y a maintenant un revirement dans la manière dont les politiques publiques pensent les structures pour les personnes âgées, où on se dit maintenant que les petites structures comme ça ont un intérêt particulier. On a écrit un projet qui met l’accent sur ces particularités, et aussi sur la possibilité d’une ouverture sur le village avec des activités, avec des logements dans le foyer qui puissent accueillir des couples, et que les chambres déjà habitées puissent être rénovées.
On a commencé à penser une rénovation des petits logements indépendants, en y ajoutant une kitchenette. On a aussi fait des journées de rafraîchissement du bâtiment principal pour qu’il ait meilleure allure avant une possible visite.
Le projet sera présenté dès septembre auprès des différentes institutions pour avoir des financements pour un certain nombre de rénovations. Reprendre le premier étage pour faire des logements plus grands.
Reste le troisième étage où il y a quatre petites chambres, qui pourraient héberger des stagiaires ou des jeunes travailleurs, bref des gens qui ne sont pas des personnes âgées.
Donc garder le charme de cette maison tout en lui donnant les moyens de se développer un peu plus.
Nicole : Vous comptez accueillir combien de personnes ?
Benjamin : on veut essayer de garder les chambres actuelles et en rajouter quelques-unes.
Nicole : Y-a-t-il une demande ?
Benjamin : C’est un peu difficile à dire puisque il n’y a eu aucune publicité autour de cette offre.
Brigitte : Pour les hébergements qui ne durent que six mois, peut-on imaginer un usage le reste du temps, par exemple ?
Marie-Rose : On pourrait aussi proposer une offre de logement pour l’hiver, des gens qui ne trouvent pas où se loger en provisoire, j’ai déjà eu des demandes dans ce sens.
Brigitte : Comment se passerait le financement ?
Benjamin : ce qui est prévu, c’est qu’on a déjà relancé le CCAS, qui a un budget différent de celui de la commune, et qui serait maître d’œuvre sur les demandes de subventions pour le foyer logement. L’idée est donc que ce soit un budget distinct de celui de la municipalité.
La réforme territoriale :
Pierre Marsaleix : la réforme territoriale, on pourrait se dire que ça ne nous concerne pas, petit village loin de l’État. Mais en fait, c’est comme un jeu de carte : le côté qu’on nous présente aujourd’hui, c’est qu’il y aurait un millefeuille, trop de choses, qu’il faudrait donc diminuer. En réalité, dans ce qui vient d’être voté, la réforme comporte officiellement deux volets.
Le premier dit qu’on a décidé de passer de 22 régions à 13, sans réelle consultation. Le deuxième, qui nous concerne autant, est sur les compétences nouvelles des régions au détriment des départements, et des intercommunalités au détriment des communes. On pourrait se dire pourquoi pas, sauf que le projet va encore plus loin : il dit qu’il n’existera pas l’intercommunalité qui ne réunisse pas 20 000 habitants en zone rurale. Ici, ça nous emmène plus bas que Bort les Orgues. Le Président s’est fixé comme but la disparition des communes en déclarant que l’intercommunalité serait le lieu de la proximité et de l’action locale.
Les pouvoirs de financement de tous les projets qui nous tiennent à cœur passent ont donc par les pouvoirs de décisions lointains qui décideront à notre place. Dans les réunions où nous sommes allés, on ne parle que de drainer les gens vers la ville, etc…
Par ailleurs, on nous parle de supprimer le conseil général, qui est jusqu’à maintenant un interlocuteur central.
Réduction du nombre d’élus régionaux : on va droit dans le mur, il va y avoir un éloignement croissant entre les habitants et leurs élus.
On nous dit que ça va faire des économies, mais c’est surtout une casse du service public. Il y a des conditions nécessaires, qui sont que les habitants ont besoin d’avoir des élus vraiment proches.
Nous ce qu’on essaye de faire c’est de faire de la commune un lieu central, qui soit un lieu de décision incontournable. La commune, c’est le lieu par excellence de la démocratie et de la citoyenneté. Elle devrait être à la base de toute transformation institutionnelle.
De tels bouleversements ne devraient pas pouvoir se faire au mois de juin dans une conférence de presse, ce devrait être l’occasion d’un référendum.
Quand on est allé parler à la Com-Com de l’usage des bâtiments communaux pour avoir des financements, on nous a dit que ça ne pourrait se faire que dans le cadre d’une plus grande intercommunalité.
On va aussi être confronté à des combats : on nous dit qu’il est inéluctable qu’on soit regroupés avec d’autres structures, nous nous disons que ce n’est pas inéluctable, et qu’il faudra se battre pour que les habitants de Tarnac puissent continuer à avoir leur mot à dire sur les sujets qui les concernent.
Noëlle : il ne faut pas s’étonner, Hollande c’est lui qui a créé le mouvement des jeunes libéraux, il fallait s’en rappeler avant de voter.
Danielle : le problème de fond c’est le fonctionnement démocratique. Dans les grandes intercommunalités, on va donner beaucoup plus de poids aux métropoles. Ce qu’il faudrait au minimum, c’est que chaque commune ait une voix, ça pourrait être un truc à pousser.
Guillaume : ce n’est pas une question d’une voix par personne, ici ce qu’on a c’est une parole par personne. Ce qui est intéressant, c’est des endroits où il y a un contexte humain où on peut se parler, et c’est ça qui est spécifique ici, et dans ce cadre on peut trouver de l’aide.
Pierre : Regardez Faux et Peyrelevade. Quand on leur a dit que c’était fini, ils ont pu dire ce qu’ils voulaient, mais ils ont quand même viré Peyrelevade. Dans la Com-Com, on a deux voix, Bugeat en a 4, etc… Et au moment des décisions, on n’est pas bien costauds. Du coup, avec le processus de métropolisation, les zones rurales vont disparaître. Ceux qui veulent donner tous les crédits culturels à Ussel, c’est autant de crédits qui n’iront jamais à Tarnac. Et pour répondre à Guillaume, même si il y a des solidarités sur le Plateau, il y a aussi l’exigence que tout le monde puisse s’exprimer. Il faut faire ce que tu dis, mais il faut aussi rentrer dans le champ institutionnel pour leur dire « ça ne va pas votre chanson, on va vous la faire ravaler ». Il faut se prononcer parce qu’ils font tout pour qu’on ne puisse pas se prononcer.
Benjamin : Je voulais juste rajouter deux ou trois éléments pour compléter ce que disait Guillaume. Depuis quelques mois, il y a des gens qui se sont réunis sur tout le Plateau pour élaborer une plateforme en se disant qu’il fallait arriver à penser quelque chose à l’échelle du Plateau, qui avait abouti à la création d’une plateforme de propositions, qui visent à faire que le territoire puisse s’appartenir réellement. Qu’il y a tout un tas de choses dont on peut discuter à l’échelle d’ici, et aussi s’organiser. Le texte s’appelle Proposition pour une plateforme pour la Montagne Limousine.
Julien : Ce qui est en train de se passer, c’est que les institutions s’éloignent de plus en plus de la vie des gens. On peut soit se contenter de le déplorer et de se plaindre, mais plus ça s’éloigne moins il y a de prise. Ou bien on se dit, bon ben l’espace qui est laissé, on se met à l’organiser nous-même, on cesse d’être dans la position d’attendre, de récriminer, et si on se met à s’organiser loin des institutions, ça leur fait tellement peur qu’ils seront prêts à aligner des sommes bien plus importantes que tout ce qu’on pouvait imaginer autrement.
Dans le Forez ils ont acheté des minibus en commun pour pallier au manque de transport, c’est une autre façon de prendre les problèmes. Il y a une fixation sur les structures de l’État alors qu’on peut penser les choses autrement.
Pierre : D’abord, on ne peut pas réunir toutes les positions de la gauche. Deuxièmement, ce que tu proposes est indispensable, mais c’est indissociable du reste. Rester sur le point un, c’est suicidaire comme de rester seulement sur le point deux. C’est une troisième stratégie qui est nécessaire. La chaise vide n’existe pas, c’est toujours ceux qui ont le moins de moyens qui payent l’addition. Et chiche, si à partir de cette question des communautés de commune on arrivait à recréer une Com-Com du Plateau ! Et regardez le PNR : la loi est en train de modifier le PNR pour que ça ne soit plus qu’une réserve d’indiens, et on lui retire toutes les compétences autres que les petites fleurs.
Présentation du chantier du Goutailloux
Guillaume : Donc on veut dire un mot du chantier du Goutailloux, vite fait, chacun ne va pas parler des travaux qu’il a chez lui, mais donc voilà, on a attaqué la rénovation des bâtiments, il y a plein de gens qui sont venus nous aider de partout.
Le lieu, comme vous le savez, ce n’est pas un lieu d’habitation, il n’y a presque personne qui habite là. C’est un lieu qui sert au regroupement des camarades, à faire venir du monde pour nous faire réfléchir, ça peut être sur plein de niveaux différents.
Donc la grange qu’on fait, c’est une charpente qui ressemble à celle de l’Église. On arrive à faire ce chantier avec peu d’argent grâce aux aides diverses.
Benjamin : Pour préciser un petit peu, il faut savoir que ce chantier ça fait 5 mois qu’on est dessus. Il y a plein de gens qui sont venus nous aider, et là en particulier il y a le groupe des compagnons allemands, qui ont l’habitude de faire un chantier et de passer leur rencontre d’été en même temps. Leur chantier se termine fin août, et donc on fait une fête et une visite du chantier le 30 août, et on invite tous ceux qui voudraient à venir visiter le 30 août.
On invite les compagnons à venir se présenter.
Les compagnons :
On va vous expliquer vite fait ce qu’on fait. C’est différent du compagnonnage français. Dès qu’on a le CAP, on peut partir faire son tour, c’est une tradition qui existe depuis des centaines d’années. Nous on est organisé dans un groupe, chaque année il y en a qui arrivent et d’autres qui partent ; là on est une trentaine.
Chaque été, on soutient un projet, sachant qu’on ne soutient aucun projet privé. Cette année, on a décidé de soutenir Tarnac. On fait cette année une charpente en chêne, « tout à fait simple », c’est à dire en fait assez exceptionnelle, à partir des plans de Guillaume, avec qui on a travaillé pour préparer le chantier. Si vous avez des questions, on peut répondre.
Nicole : Comment vous avez choisi ce projet ?
Camille : Le plus important, c’est qu’il faut d’abord que ce ne soit pas un projet privé. Quand on soutient des projets, on choisit des lieux qui ont des orientations politiques, qui soient collectifs. D’autre part, Tarnac on trouvait ça intéressant, toutes les choses que font les différentes personnes.
Donc nous on travaille comme bénévoles, on est juste nourris et logés, pour un chantier qui est assez gros, ils se démènent bien pour nous faire à manger.
Au niveau de l’organisation, on essaye de travailler de manière horizontale.
Le costume, c’est le costume traditionnel de notre organisation.
Jérémie : pour finir de vous raconter ce qu’on fait : la salle qu’on transforme en salle commune servait de menuiserie, donc on est en train de construire aussi un autre bâtiment de 200m carrés qui sera une grande menuiserie, qui sera disponible à l’utilisation si ça intéresse des gens, à tous ceux qui seraient intéressés.
Tomas (compagnon) : ce qu’on construit, ce sera une salle commune, c’est bien de le rappeler aussi.
Et on aura notre rencontre nationale à la fin de l’été.
Appel à projets de la Com-Com.
Dimitri : La Com-Com a fait un appel à lancer des projets associatifs, qui pourraient recevoir des financements.
Donc on a commencé à penser à différentes choses.
Par exemple de créer une maison des associations. D’autres gens disaient qu’il faudrait plutôt développer les logements. Il y a l’idée aussi de la restauration des petites maisons derrière la mairie. Et moi j’aimerais bien qu’il y ait un bon terrain de pétanque !
Noëlle : voilà, ce serait l’occasion de désensabler l’étang de Lacombe, dont la commune est locataire, ça fera du sable pour le terrain de pétanque !
Ce qu’il faut, ce n’est pas attendre que la mairie fasse des choses, il faut les faire ensemble et alors travailler avec les gens de la mairie.
Une participante : Comment ça se passe avec la santé ?
Benjamin : j’ai omis de dire que dans le projet autour du foyer d’hébergement il y a une partie sur la santé, où il y aurait un local lié au soin qui serait lié à tout un réseau de soins sur la Montagne Limousine.
Gabi : Justement, on est en train de rédiger un projet avec une jeune médecin, qui serait disponible éventuellement pour venir faire des permanences à Tarnac, par exemple deux fois par mois. Il faut penser un système de location pour qu’il puisse y avoir un retour sur investissement. C’est une réflexion qui est en cours.
=> à penser comme prochain sujet possible ?
Danielle : Dans le cadre de la recherche de sujets, la question de l’énergie c’est important. Le prix de l’électricité va augmenter. Beaucoup de communes ont commencé à penser elles-mêmes leur production électrique.
Autre point : les liaisons internet.
Jérémie : à une récente assemblée de la Plate-forme, on avait discuté de cette question de l’électricité, moins du point de vue d’une production supplémentaire que autour de la question des barrages, qui produisent plus que ce qui est consommé localement. Ca soulève bien sûr des questions techniques et politiques.
Pierre : Sur internet, on essaye de porter un projet avec des gens qui ont des capacités au niveau du haut débit. Les financements sont larges là-dessus, donc on va porter auprès de la région et de l’Europe la possibilité que l’ancien bâtiment de la poste soit une maison des associations, mais aussi une sorte de pépinière d’entreprises travaillant autour du haut débit. On va essayer de monter ce dossier, qui serait transmis à la région, qui de son côté voudrait développer quelque chose autour des nouvelles technologies décentralisées.
A propos du financement, on en est à déposer, dans le cadre intercommunal un certain nombre de dossiers pour qu’ils puissent être financés. Évidemment, si ça marchait, ça augmenterait grandement les possibilités.
Marie-Rose : Buvons maintenant le verre de l’amitié, et à bientôt à tous !